Le Cniré au plus mal ?
Alors que se tiennent actuellement les Journées de la refondation de l'École de la République, le Conseil national de l'innovation pour la réussite éducative est manifestement au bord de l’implosion. Par jean-Philippe Elie
Certains signes ne trompent pas. Le président du Conseil national de l'innovation pour la réussite éducative (Cniré), Didier Lapeyronie, se fait particulièrement désirer. Ce professeur de sociologie à l'université Paris-Sorbonne, spécialiste des questions urbaines, des quartiers sensibles et de l'immigration, n’a toujours pas terminé le compte rendu des travaux de l’année précédente de cet organisme installé par Vincent Peillon et George Pau-Langevin en avril 2013. Le retard est loin d’être anecdotique, puisque ce document est généralement remis au ministre à la rentrée en septembre-octobre.
Didier Lapeyronie bouderait-il ? On pourrait bien le penser, vu qu’il ne s’est pas rendu à la journée de l’innovation à laquelle tous les membres du Cniré sont conviés. Il aurait d’ailleurs bien des raisons d’être vexé car, contrairement à l’ancienne ministre déléguée à la réussite éducative, Najat Vallaud-Belkacem n’a jamais rendu la moindre visite au Cniré pendant ses séances de travail. Étonnant pour une ministre de l’Éducation qui encourage régulièrement les enseignants à faire preuve d’innovations pédagogiques...
Un tel désintérêt ministériel a sans doute eu raison de la motivation des membres du Cniré. Nombreux sont ceux à ne plus participer aux réunions, celle programmée le 31 mars dernier ayant même été annulée. Cette année risque bien d’être très improductive, d’autant que le Cniré n’a même pas été invité aux Journées de la refondation de l’École. La politique publique de réussite éducative impulsée par le Cniré semble désormais mal engagée.